Histoire

La Brévine, Sibérie de la Suisse

C'est connu, la Brévine est la Sibérie de la Suisse, chaque hiver des températures extrêmement basses y sont enregistrées.

Ces grands froids sont tout d'abord dus à la topographie de la Vallée, qui forme un grand plat entre ses pants. L'air froid descend le long des versants montagneux et vient s'amasser au fond de la Vallée, où il stagne et se refroidit encore.

Les températures les plus basses sont relevées au petit matin qui suit une magnifique nuit étoilée. Un brouillard glacial recouvre alors le fond de la vallée et aux premiers rayons du soleil, le givre qui habille les arbres, les toits, les fils électriques, enfin tout, nous offre un tableau magnifique.

Les journées qui suivent ces nuits glaciales sont fraîches, mais splendides!

 

Une Vallée du Haut-Jura

Les premières maisons bâties dans la vallée, où ne passaient guère que les moines se rendant de l'abbaye de Môtiers à celle de Morteau, datent de la fin du XVème siècle seulement.

C'est sous l'occupation suisse que le traité délimitant les frontières des seigneuries de Travers, de la Brévine et des Verrières, fut signé à Môtiers en 1524 entre la Franche-Comté, la Bourgogne et les Confédérés.

La vallée de la Brévine connut un certain essor avec l'arrivée des Huguenots réfugiés de France. Un temple fut construit en 1604. En 1622, la paroisse de la Brévine devint indépendante de celle du Locle et deux ans plus tard, le bourg fut érigé en commune par décision d'Henri II de Longueville. Une mairie avec douze juges fut installée. Les affaires criminelles restèrent cependant du ressort de la justice de Travers.

Le 1er mars 1848, la Révolution neuchâteloise renversa la monarchie. Les Bréviniers s'opposèrent à l'ordre nouveau et, avec leurs voisins, créèrent la petite Vendée neuchâteloise. Ils occupèrent Le Locle puis furent battus et s'exilèrent momentanément à Morteau. Le roi de Prusse ne céda ses droits sur Neuchâtel que le 26 mai 1857 en signant un traité à Paris.

L'année suivante, l'ex-principauté se donna une constitution républicaine. La Brévine perdit sa mairie et ses douze juges.

 

Histoire d'eau

D'après certaines archives, l'exploitation aurait débuté en 1665 environ. L'installation réservée aux usagers comprenait un bassin primitif où l'eau coulait à l'air libre et un petit couvert de bois abritant les buveurs des intempéries. L'entretien en incombait à la seigneurie qui en faisait peu de cas.

La source connut vraisemblablement son apogée dans la seconde partie du XVIIIe siècle. La saison des eaux durait de juin à octobre et le breuvage se prenait trois fois par jour. La dose augmentait au fur et à mesure de l'avancement de la cure. Le prix à payer était alors fort modique.

Aux alentours de 1840, des patients se sont plaints du manque de confort qu'offrait le bâtiment. Mis au courant de leurs réclamations, le Conseil d'Etat fit procéder à un examen des lieux d'où il ressortit qu'une nouvelle construction s'imposait vu le grand succès remporté par cette source. En 1845, la maison de la source ferrugineuse de la Brévine était terminée. C'est d'ailleurs celle qui se dresse encore actuellement au nord du village.

Cette eau n'était pas seulement bue sur place. Elle s'exportait aussi dans des bouteilles pas trop remplies et bien "goudronnées". Le gaz contenu dans l'eau faisait en effet assez souvent sauter le verre. C'est par caisses entières que la Brévine en expédiait au dehors.

Le taux de fréquentation de la source fut sujet à des fluctuations. Les médecins envoyaient leurs malades dans les Alpes, au détriment des eaux de la Brévine. En conséquence, la source utilisée trop épisodiquement se perdit en partie et au début du 20ème siècle.